L'histoire d'amour entre les pilotes brésiliens et la F1 n'a certes pas débuté avec Ayrton Senna, mais elle restait pétrifiée depuis sa violente sortie de route un 1er Mai à Imola. Un week-end durant lequel Rubens fut lui-même la première victime d'une longue liste.
Trop rapidement chargé de succéder au monument que représentait son compatriote disparu, Rubens Barrichello n'a pas réussi à confirmer tous les espoirs placés en lui. Remercié par Eddie Jordan après quatre années de bons et loyaux services, la côte d'amour de Barrichello avait baissé lors de son arrivée au sein de la toute nouvelle écurie fondée par la famille Stewart.
Après avoir essuyé les plâtres de fort belle manière en 1997, la saison 1998 fut celle des fondations. Mais quand le chemin du succès fut tracé en 1999, c'est son équipier Johnny Herbert qui est arrivé le premier. Il était temps de partir, d'autant qu'il était appelé par des sirènes qui n'avaient jamais vibré pour son ami Ayrton : Ferrari.
Rubens Barrichello, qui va entamer une 13ème saison de F1 consécutive, a ouvert son palmarès de vainqueur en F1 avec un superbe succès à Hockenheim en 2000. Il a relevé le gant et affronté Michael Schumacher au sein même de l'écurie Ferrari ce qui n'est certainement pas une sinécure. Pour sa seconde saison avec l'équipe italienne, Barrichello n'a pas renoué avec le succès en 2001 mais contribué de belle manière au succès de son employeur et de son leader.
En 2002 et 2003, ce fidèle lieutenant de Michael Schumacher, serviteur dévoué de la Scuderia s'est vu récompenser de plusieurs succès offerts sur un plateau par son royal leader et a parfois privé les adversaires de l'Allemand de points précieux. Vice champion en 2002 et 2004 : nul doute qu'il a touché là ce qu'il pouvait espérer de mieux avant de viser éventuellement le titre mondial une fois Michael Schumacher rassasié? donc pas en 2005 !
La saison 2005 restera frustrante pour Rubens par faute d'une monoplace et de pneus vraiment pas au niveau. Et plutôt que d'attendre le déclin du septuple champion du monde allemand, le Brésilien a préféré sauter sur l'occasion qui lui était proposé en 2006 de rejoindre Honda et faire profiter le constructeur japonais de toute l'expérience acquise au cours de ses longues années de succès dans l'ombre.
Après une année discrète, Rubens espérait beaucoup de la saison 2007. Le manque de compétitivité de la Honda ne lui permettra même pas d'inscrire un point - pour la première fois de sa longue carrière. le Brésilien est optimiste. L'arrivée de Ross Brawn à la tête de l'écurie japonaise est une bonne chose. Et cette année, Barrichello - bientôt 36 ans et 252 départs au compteur - battra un record : celui du nombre de participation détenu par l'Italien Riccardo Patrese (256).